Généalogie

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Quelques souvenirs de ma grand'mère

Je me souviens de ce petit vieux habillé de gris, qui venait dans les cours, avec sa petite mallette qui contenait des merveilles.
Son entrée déjà nous donnait beaucoup de joie. Que dire lorsqu'il ouvrait la malette où tout était bien rangé : à l'intérieur, petits flacons de parfums, safran, quelques dentelles, bref, de quoi rêver. Il faut dire, que, pour les pieds-noirs d'Oran surtout, l'Espagne paraissait être le pays de Cocagne. Bien sûr il devait y avoir aussi des pauvres gens, comme partout à cette époque !
Revenons à notre magicien porteur de bonheur. Il s'approchait de notre arrière grand-mère, et il disait "Alors, madame Gosalbez, nous faisons une prière pour votre défunt". Pour cela, elle voulait toujours ! Pourtant la pauvre femme avait passé le purgatoire avec son Joseph, mais je crois qu'elle lui a toujours pardonné ses incartades et ses infidélités. La prière fini (quelquefois les voisines y participaient), il sortait les trésors de la malette, et c'était un bonheur sans fin de voir Mémé sortir son mouchoir pour le sentir. Comme elle était heureuse !
J'ouvre une parenthèse pour vous dire qu'elle avait perdu la vue à la naissance de son dernier enfant. Elle avait alors trente quatre ans !

Revenons au "ravin". C'était la frontière qui séparait Gambetta de Saint Eugène. C'était très pittoresque mais pollué... Il y avait une fabrique de ciment. Quand les mines allaient exploser, on entendait un son de trompe, et là, il fallait voir les mamans, vite, vite, rassembler le troupeau de gosses. La dynamite amusait les gamins, mais la chère Mémé priait Saint Antoine de Padoue car elle était très craintive ! Enfin ! On entendait de nouveau la trompe qui nous libérait et les jeux reprenaient de plus belle.

Je ne dois pas oublier de dire que notre rue était le passage des troupeaux pour l'abattoir. Souvent les après-midi d'été, le calme était rompu par un grondement sourd, qui faisait frissonner la terre. C'était un troupeau de bovins. Les mioches enfermés dans la cour regardaient avec effroi par les fentes des persiennes ces monstres hurlants ! Quand c'était un immense troupeau de moutons, nous avions beaucoup de peine, mais Mémé nous disait "faut pas pleurer, ils font juste une promenade". Etions-nous dupes, je ne sais pas !

Les grandes joies, c'était le passage tous les matins du chevrier avec ses belles bêtes. Il n'avait pas besoin de s'annoncer : les clochettes le faisait pour lui. Les mamans achetaient le bon lait mousseux et parfumé. Maman sortait avec le bol de Mémé, il fallait la voir, elle dégustait ça avec des mines de chatte gourmande. Moi qui aie horreur du lait de chèvre, je me demandais comment elle pouvait boire ça !
Qu'elles étaient belles ces biquettes, je ne pouvais résister au plaisir de les embrasser ! Je garde toujours le désir d'en avoir une ou un petit agneau, mais ça, c'est autre chose, on peut y songer !

Les soirs d'été les gens sortaient leurs sièges, les enfants s'asseyaient sur le bord du trottoir, et on écoutait les vieux parler. Nous bien sûr, on s'amusait. Mais sans faire trop de bruit, car les papas, épuisés par de longues journées de travail, malgré la chaleur étouffante, préféraient leurs lits afin de reposer leurs muscles endoloris !

C'était peut-être le bon temps vu de loin mais pas pour tout le monde.

Jo Jaën, Fréjus, 2010


Manine

Manine

Ah Laurence, si j'avais un chien !

Je croyais que pour Noël José m'en aurait offert un, mais, il ne sait pas que je suis en mal de chien, comme d'autres sont en mal d'enfant !
Le lendemain, Laurence vint avec une adorable boule noire et fauve plus un peu de blanc, et nous l'avons appeler Manine !
Dès les premiers instants elle nous a conquis, mais je la laisse vous raconter la suite...

Et vas-y que je me roule pour me faire caresser le ventre, et vas-y que je fais les yeux doux a mon Maître, ayant très vite compris qu'il était a Moi ! Dès l'aurore, première caresses pour moi, c'est tout dire il m'appelle son Bébé, je le sens attendri par mes mimiques, j'en profite, je suis la première servie ! Pour rien au monde il ne mangerait le premier ! A part ça, pas question de quémander ces petit quelque chose pendant les repas ! La patronne ne le permetrait pas ! Elle ne veut pas que je grossisse. Je vois là une injustice flagrante : si je ne dois pas m'empâter, ce n'est pas le cas de tout le monde ! Quand Annie vient vers dix-sept heures, ces dames prennent le café accompagné de friandises. Annie essaie par tous les moyens de me faire parvenir un petit quelque chose mais pas une ruse lui échappe à la patronne. Elle voit tout ! Elle m'aime et elle sait par expérience que faire grossir un chien c'est lui abréger la vie. Et ça, pas question ! Pourtant je lui fais passer un message par mes yeux implorants, mais rien à faire. Non, c'est non ! Attendu que devant des chocolats elle se dit la même chose (parfois elle triche, c'est moche !), enfin dans la vie, c'est comme ça !

Dans la salle à manger il y a trois fauteuils. Un pour moi bien sûr, un pour Katou au soleil (il est frileux !), le troisième c'est pour eux. En principe je n'ai pas le droit d'y aller, mais le soir, quand ils dorment, je me faufile vers lui étant donner qu'il est plus près de la chambre des maîtres. Chambre qui m'est interdite (Les chiens ça va partout)... Mais qu'il est bon ce fauteuil ! Surtout qu'il a leur odeur !

Ce que j'aime surtout ce sont les promenades. Rien de tel que d'aller au Malpasset chercher du bois pour la cuisinière. Quand elle est allumée, Katoue est heureux. Il se pelotonne sur le congélateur et nous domine, les yeux à demi-fermés, il n'en perd pas une quand même ! Je ne vous dirais pas que je suis jalouse et pourtant c'est vrai !

J'aime les enfants, mais il me déplait souverainement que mon maître chouchoute un gamin. C'est plus fort que moi je veux être son seul amour!

Jo Jaën, Fréjus, 2010

 
Dernière modif' le 05/08/2010  Valid XHTML 1.0 Strict   Valid CSS !